Une fois de plus l’actualité nous rappelle l’omniprésence des cycles dans l’investissement. Cette fois c’est le pétrole qui vient de mettre un terme à sa hausse continue depuis 2009. Avec la rapidité de la chute des cours, le prix du baril a déja été quasiment divisé par trois. Et comme disait Jim Rogers, la première étape dans un investissement est de regarder ce qui n’est pas cher. Faut-il investir dans le pétrole ?
Prenons un peu de recul et regardons ce graphique éclairant de Thomas Chaize. Depuis 1998, l’indice des 19 plus grandes compagnies pétrolières (Exxon Mobil, Chevron, BP, PetroChina, ConocoPhilips, Statoil, Petróleo Brasileiro, …), appelé XOI, progresse par cycle. Deux cycles de hausse entre 2001 et 2008 puis entre 2009 et 2014, entrecoupée de violentes baisses.
Source: http://www.dani2989.com/matiere1/XOI0115fr.html
Voici l’analyse qu’en fait Thomas Chaize, que je reproduis ici
Depuis le creux historique du prix du baril de pétrole en 1998, le XOI a connu trois grands cycles de hausse et de baisse (la baisse actuelle est la 3ème). Les vagues de hausse s’expliquent par la croissance de la demande mondiale et le pic de production du pétrole conventionnel (en résumé). Les trois vagues de baisse peuvent s’expliquer ainsi :
1° Avril 2001 à novembre 2003 : World Trade Center et Guerre d’Irak : hausse « volontaire» de la production pour empêcher la flambée des prix du pétrole.
2° Crise systémique de 2008, liée aux prix record du pétrole en 2008 : baisse de la demande.
3° La production de pétrole de schiste US déstabilise, temporairement, l’équilibre de la production mondiale de pétrole :situation de sur production.
Ces baisses sont normales, malgré le pic de production du pétrole conventionnel (2005 ?), la hausse du prix du baril de pétrole ne peut pas se faire en continue, en ligne droite. Ces grandes vagues de baisse sont « naturelles », ses événements sont des « catalyseurs».
Ce qui nous intéresse, c’est le rythme de ces vagues de baisse et de hausse depuis 16 ans. Je ne cherche pas à construire un model économique, c’est une observation empirique pour déterminer une zone d’achat pour le pétrole et les compagnies pétrolières.
Vous remarquez qu’il s’écoule 4 à 5 ans entre deux creux et 6 à 7 ans entre deux sommets (d’un point de vue théorique, ce « tempo », s’explique très bien mais cela n’est pas le propos aujourd’hui).
– vague 1, 1998-2003 : hausse de 27 mois et baisse de 21 mois (+/-)
Baisse et hausse presque équilibrées, début de la tendance haussière.
– vague 2, 2003-2009 : hausse de 65 mois et baisse de 10 mois (+/-) : Tendance haussière caractéristique, hausse longue, lente et une baisse violente.
– vague 3, 2008-2015? : Hausse de 63 mois et baisse de ? Cette troisième vague de baisse ressemble beaucoup à la seconde, 63 mois de hausse et une baisse violente après avoir atteint le même niveau de prix (cela s’explique avec le cout marginal du pétrole).Les trois creux ont eu lieu entre novembre et mars, ce qui est, statistiquement la « mauvaise » saison du pétrole. Les trois sommets se situent entre avril et juin, ce qui correspond au début de la « bonne » saison du pétrole.
Il est difficile de savoir jusqu’où va descendre le baril de pétrole et l’indice XOI (probablement dans une zone de prix comprise entre le prix actuel et le bas de 2008). Mais si l’indice XOI garde le même « tempo » il est probable que la baisse se termine en 2015 et nous aurons alors les mêmes opportunités d’investissements que pendant le creux de 1998, 2003 et 2009 ! Je n’écrivais pas encore d’analyses en 1998, mais en 2003 et 2009, je vous ai déjà conseillé le pétrole, je fais la même chose aujourd’hui ! Rendez-vous en 2022 pour le prochain creux et n’oubliez pas de vendre sur le prochain sommet en 2020-21 !
A titre personnel, je vais continuer à surveiller la situation et me préparer à investir car une telle opportunité sur le pétrole n’était pas arrivée depuis plus de 5 ans. Il faudra cependant être prudent dans le timing, car les prix peuvent continuer à baisser à court terme. Sur le pessimisme des investisseurs devient excessif, le prix du baril peut tout à fait retrouver ces niveaux de 2009.
Plusieurs supports sont possibles pour investir sur la hausse du pétrole
- Le pétrole directement, via un certificat matière première. Par exemple, le certificat Brent de la société générale, Attention, ce certificat n’est pas éligible au PEA.
- Un panier représentatif des compagnies pétrolières via un tracker. Par exemple le lyxor OIL AND GAS. Pas forcément l’option que je choisirais mais qui est éligible au PEA.
- Des actions en direct de compagnies pétrolières. Je détiens une petite position d’Exxon Mobil dont j’avais parlé en novembre 2013 lors l’achat par Warren Buffett. Je note avec satisfaction que cette position est toujours en plus value de 9% malgré la chute des cours du brent…Si le cours venait à baisser, je songerais à renforcer. D’autres compagnies pétrolières sont recommandées par l’Investisseur Français à leurs abonnés (dont j’ai le bonheur de faire partie :-)). C’est cette option que je vais privilégier pour le rendement.
Bons investissements
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Très intéressant, merci pour le partage.
A bientôt.
Bonjour Tanguy,
Je cherche à vous joindre depuis de nombreuses semaines…
Bonjour Laurent,
seriez vous arrivé dans mes spams ? Je vous envoie un message 🙂 Et bonne année 2015 !
Merci pour l’article. Pourquoi n’investissez-vous pas dans un tracker matières premières ? Question de fiabilité ou de trop faibles dividendes ?
Bonjour Yann,
Je détiens des trackers matières premieres qui sont tres pratiques pour répliquer des indices (comme le CRB). Pour investir sur une seule matière premiere comme le pétrole ou le sucre, je trouve que l offre en certificat est plus fournie. Après c est au cas pas cas bien sur !
Oui le pétrole est dans une zone d’achat intéressante, par contre, si vous êtes un investisseur à court terme, vous pourriez être déçu car les bas prix pourraient persister encore quelques mois.
Par contre pour l’investisseur à plus long terme, je pense qu’il s’agit d’un bon point d’entrée.
Notez que personnellement, je ne m’intéresse que très peu à ce secteur, car je le trouve beaucoup trop dépendant des cycles économiques. Je préfère les secteurs en croissance malgré la conjoncture économique.
Bonjour Tanguy.
Je lis tjs avec plaisir (et admiration) votre blog. Pour le OIl, l arrivée de l’iran sur le marché risque de faire plonger de l us oil vers les 40/42$ a mon humble avis
Bonjour Antoine,
c’est possible en effet à moins que cette attente soit déja pricée par le marché, qui a toujours tendance à anticiper.
A vrai dire je n’en ai aucune idée mais si on regarde le cylce à long terme, le prix des matières premières sont actuellement sur des plus bas. C’est le cas du pétrole. Et comme dit Jim Rogers. « Cela ne veut pas dire que cela ne peut pas baisser plus, mais le risque de baisse est plus limitée lorsqu’on achète un actif peu cher »