Peut-être que comme moi, il vous est difficile de penser à autre chose qu’à la guerre en Ukraine. C’est terrifiant et il est bien difficile de prévoir ou va s’arrêter Poutine. Mais cette crise montre aussi le pouvoir de l’argent. Et les sanctions occidentales vont pénaliser le pouvoir russe ainsi que la population russe. Avec un rouble en chute libre, l’inflation devrait exploser ! Les actifs russes font également l’objet de dégagement: le fond souverain norvégien a par exemple indiqué qu’il vendrait toutes ses participations en Russie. D’ailleurs la bourse en Russie reste fermée, pour éviter le krach et je cite « Pour donner un ordre d’idée de la purge à laquelle on pourrait assister à la réouverture des échanges à Moscou, le titre Sberbank (l’une des toutes premières capitalisations russes) s’effondre de 69% à Londres » (source ici)
Choisir ou investir n’est donc pas seulement une décision financière, c’est également un choix éthique, tant l’argent peut soutenir des régimes ou des entreprises dont l’influence n’est pas bonne pour la planète.
C’est donc avec un grand plaisir que j’ai interviewé Geoffrey qui est le responsable BtoBtoC de Goodvest, une solution innovante d’investissement responsable. J’ai bien aimé l’approche consistant à rendre l’investissement responsable avec une démarche très poussée qui ne se résume pas à proposer des fonds labellisés ISR / ESG.
Aujourd’hui je pense que c’est, à ma connaissance, ce qui se fait de mieux sur le marché comme investissement éthique.
Tanguy: Bonjour Geoffrey , est ce que tu pourrais te présenter et nous dire ce qui t’a amené à rejoindre Goodvest ?Geoffrey: Bonjour Tanguy, J’ai commencé ma carrière comme conseiller patrimonial puis je me suis spécialisé sur l’aspect réglementaire de la distribution de produit financier. Dans ma vie personnelle, je fais de mon mieux pour limiter la pression que j’exerce sur l’environnement : consommation de produit frais, de saison et vrac, déplacement quotidien en vélo et transport en commun, etc. Et puis, je me suis rendu compte que la finance a un véritable rôle à jouer d’autant plus que le secteur est pollué par le greenwashing.En découvrant, Goodvest je me suis tout à fait reconnu dans leur engagement.Tanguy: Quelle est la philosophie d’investissement de Goodvest ? On entend beaucoup parler d’investissement responsable mais l’offre semble très hétérogène.Geoffrey: En effet, on entend de plus en plus parler de finance responsable et cela va encore s’accélérer avec les nouvelles réglementation SFDR et taxonomie qui vont entrer en vigueur. Pourtant, l’offre reste encore floue notamment sur la transparence des investissements réalisés par les sociétés de gestion. Malgré les 3 labels – ISR, GreenFin, Finansol – aucun ne prend en compte l’empreinte carbone, la trajectoire de réchauffement climatique et un seul de ses labels excluent l’investissement dans les énergie fossiles.Nos convictions chez Goodvest est la lutte contre le réchauffement climatique car notre argent et nos investissements dessinent, influencent et construisent le monde de demain en le finançant. Or bien souvent, notre épargne soutient des secteurs d’activité ou bien des entreprises qui ne sont pas du tout alignés avec nos valeurs et nos convictions.Tanguy: Quels sont les supports que Goodvest conseille à ses clients ?Geoffrey: Nous avons décidé d’aller plus loin que les labels existants: Tous nos portefeuilles sont alignés avec l’accord de Paris et ont ainsi une trajectoire de réchauffement climatique de maximum 2°C.Pour analyser l’empreinte carbone des entreprises financées, nous nous appuyons sur notre partenaire Carbone 4, spécialisé dans l’analyse de l’empreinte carbone sur l’ensemble de la chaîne de valeur, du périmètre le plus restreint au plus large (scopes 1, 2 et 3).Nos fonds sont axés sur les objectifs de développement durable des Nations Unis. Nous appliquons une stratégie d’exclusion stricte des entreprises impliquées dans l’extraction d’énergies fossiles (charbon et pétrole), le tabac, le divertissement pour adultes ou encore les entreprises violant le pacte des Nations Unies.De plus, nous avons à cœur d’être transparent aussi bien sur l’empreinte carbone de nos fonds, sur leur composition que sur les frais. Et pour ce faire, nous proposons à nos clients d’investir uniquement sur des ETF et des OPCVM en part clean share, car nous ne percevons aucune rétrocession. Tanguy: Goodvest est partenaire de Generali, pourtant il ne propose pas de fonds euros, pourquoi?Geoffrey: Nous avons une méthodologie de sélection de nos unité de compte qui est très poussée et axée sur la transparence puisqu’avant toute sélection nous analysons sa composition pour vérifier aussi bien son exposition sectorielle que son empreinte carbone. Or ceci n’est pas réalisable sur le fonds euros. Aucun fonds euros du marché ne permet d’avoir un alignement avec les accords de Paris. Pour autant, nous parvenons aisément à constituer des portefeuilles pour des profils investisseurs sécurisé ou prudent grâce à des fonds Green Bonds. Nous pouvons construire des portefeuilles en adéquation avec la situation, le profil de risque et l’horizon de placement de chaque investisseur. De plus, nous donnons la possibilité aux épargnants de choisir parmi 6 thématiques distinctes afin de diversifier au mieux les portefeuilles : Transition écologie, santé, eau, pays émergents, emploi et technologies responsables.Tanguy: Est ce que l’investissement responsable est rentable ?Geoffrey: Très bonne question qui a toute son importance. La rentabilité se retrouve à plusieurs égards :
plusieurs études et de plus en plus de société de gestion montrent la résilience des fonds et des titres d’entreprises qui intègrent des critères ESG.
De plus, la perspective d’un monde avec 4 degrés de réchauffement climatique a fait apparaître de nouveaux risques, qui sont à prendre en compte par les investisseurs : le risque physique et le risque de transition.
Et on voit augmenter chaque année, les encours de l’investissement socialement responsable.
Nous venons d’ailleurs de publier la performance de nos mandats sur l’année 2021.Tanguy: Que penses-tu du marché de l’investissement responsable aujourd’hui ? Est-ce le bon moment pour investir ?Geoffrey: Je pense que demain l’ISR sera devenu la norme. 2022 représente une année charnière en terme de réglementation, et d’ailleurs dès la fin d’année, toutes les institutions financières devront recceuillir les attentes des épargnants en matière de durabilité pour leurs investissements et elles devront leur proposer des produits en adéquation avec leurs attentes. Les flux financiers en faveur de l’ISR ne vont cesser de progresser et Goodvest à une longueur d’avance sur tous les acteurs du marché. De plus, le rythme auquel nous utilisons les ressources de la planète et la pression que nous exerçons sur notre écosystème fait qu’il est urgent d’agir. Nous savons que notre épargne finance l’économie réelle et c’est en agissant aujourd’hui que nous décidons du monde que nous souhaitons pour nos enfants.Tanguy: Que penses-tu du rapport des français à l’argent et de leur façon d’investir ?Geoffrey: Malheureusement l’école ne nous apporte aucune connaissance en matière d’éducation financière et l’épaisseur de notre système fiscale rend l’opération très opaque. Pour autant, les français ont toujours su avoir l’esprit critique et ont cette capacité à aller chercher par eux-mêmes l’information. Et s’ils ont compris que les grands institutions financières n’ont plus le monopole de l’épargne, la France conserve une certaine aversion au risque. Je pense qu’il faut de nouveau ouvrir le dialogue avec les français pour parler des nouveaux enjeux de la finance. Quand on met son argent sur un livret A, LDD ou bien un PEL il est impossible de savoir quel projet sera financé, alors qu’investir dans un titre d’entreprise nous permet de savoir exactement quel projet est financé avec notre épargne.Tanguy: Que conseillerais-tu à quelqu’un qui hésiterait à investir dans l’investissement responsable?Geoffrey: Le premier conseil que je donnerai est qu’avant tout il faut comprendre où va son argent et qu’est-ce qu’il va financer. Chez Goodvest, nous accompagnons nos clients pour les aider dans la construction de leur patrimoine, non seulement d’un point de vue patrimonial mais également dans les sous jacent qui constitue leur patrimoine. Il est plus qu’important aujourd’hui de donner du sens à son épargne, non seulement pour tenir rythme des accords de Paris mais également pour rechercher de la performance à long terme.Tanguy: Quels sont les livres que tu conseillerais apprendre à investir son argent?Geoffrey: Dans un premier temps, je vous invite à lire “le monde sans fin” de Jean Marc Jancovici et Christophe Blain. Un livre tout à fait accessible et extrêmement bien fait pour comprendre les enjeux climatique et énergétique de la planète.Finance durable. L’heure de la seconde chance de Philippe ZouatiTanguy: Merci, Geoffrey pour cette interviewGeoffrey: Merci Tanguy pour cet échange.
Bénéficiez jusqu’à 500 euros offerts avec le code DEVENIRLIBRE. Pour toute première souscription d’un contrat d’assurance vie Goodvie réalisée avant le 31 mars 2022 avec : un versement minimal de 2 000€.
Goodvest vous offre, sous forme de frais de gestion offert sur votre contrat d’assurance vie Goodvie, 1 % du montant investi à l’ouverture (offre plafonnée à 500€ et non cumulable avec d’autres offres en cours), soit 20€ pour un versement de 2 000€, 50€ pour 5 000€ , 100€ pour 10 000€ investis; 350€ pour 35 000€ investis, 500€ pour 50 000€ investis.
CE QUE J’AI APPRIS – Mes lectures
Un article citant Robert Schiller, expliquant que 75% des investisseurs particuliers pensent que le marché est surévalué. Il dresse également un parallèle entre la situation actuelle et 1929 avec l’augmentation de « joueurs » en bourse ! Ce n’est pas la première fois que cet économiste a de tels propos et comme d’habitude nous devons être prêt au pire, en restant bien diversifié !
Je viens de finir Le capitalisme, sans rival de Branko MilanovicUn livre d’économie qui compare analyse le système actuel ou plutôt les systèmes avec d’un côté le capitalisme libéral américain et de l’autre le capitalisme autoritaire chinois. Chaque système a en effet sa dynamique propre et l’auteur voit une poursuite de cette opposition plutôt qu’une convergence. Le capitalisme chinois, système corrompu, pourrait être fragilisé si la masse de la population n’y trouve plus son compte et notamment si la croissance économique ralentit. Le système américain, méritocratique et élitiste, pourrait bien lui dangereusement devenir une ploutocratie si l’enseignement supérieur de qualité devient accessible uniquement aux enfants de la classe dirigeante. Au delà de cette opposition, l’auteur ne tombe pas dans la caricature et explique en quoi la corruption est, sans jugement moral, un fondement essentiel du capitalisme chinois. Edifiant !
Le PEA Fortuneo recule de 3,2% ce mois-ci soit une progression de 482% depuis juin 2014, soit une performance annualisée de 26%.
Cette baisse mensuelle du PEA, consécutive à la plus forte baisse depuis mars 2020 enregistrée le mois dernier, est bien entendu lié à la guerre en Ukraine. Comme je le disais aux membres de la formation PEA, cette situation ne change pas ma stratégie d’investissement.
PEA au plafond, pas d’opérations ce mois ci
Le PEA Bourse Direct baisse de 2,4% ce mois-ci soit une progression de 50% depuis mars 2010, soit une performance annualisée de 225%. J’ai renforcé le tracker Amundi CW8
Le portefeuille est toujours investi (33%) en immobilier US, en hausse suite à la revalorisation des prix immobiliers. Je suis propriétaire de 3 maisons, après la vente de 2 maisons en 2020. Sur ce mois, le cash flow net est de 1294€. Comme on me pose régulièrement la question, je reçois mes loyers nets en dollars sur un compte Bank of America.
Je détiens également depuis cette année 2 appartements à Bordeaux que je vais exploiter en LMNP Ces achats ont été financés essentiellement à crédit, ils sont donc comptabilisés pour l’instant à 0 dans mon patrimoine net.
Les obligations représentent 9% de mon patrimoine, en baisse suite au financement de travaux dans ma RP dont
Un contrat de prêt immobilier aux USA à 7% qui me verse des intérêts tous les mois (inclus dans le cash flow net des USA ci-dessus). Ce mois-ci mon contrat vient d’être remboursé, je vais potentiellement réinvestir sur un nouveau projet !
Une assurance-vie Nalo investie comme épargne de précaution (rendement moyen de 2% net) sur laquelle j’ai placé en attente le remboursement de mon contrat de prêt avec Homes of England. Il s’agissait d’un contrat de prêt court terme (8 mois) à 6% avec la société Homes of England. Il est toujours possible de souscrire. Si vous souhaitez être mis en relation avec eux, vous pouvez laisser vos coordonnées ici pour être recontacté.
Le cash disponible est de 0.5% que je consacre au financement de travaux dans ma RP. Le décaissement est à présent terminé et cette semaine est prévue la pose des menuisieres en attendant l’électricité et le placo. J’ai pu remonté un peu mon cash, passant toutes les dépenses actuelles de travaux sur un prêt négocié à 0.9% sur 15 ans avec ma banque.
L’or et l’argent représentent 0,1% de mon patrimoine. Je détiens l’or et l’argent via les sites aucoffre.com et goldmoney.com.
C’est vrai que ce n’est pas facile de choisir des entreprises qui suivent l’accord de Paris… Les labels sont trop large !
Est ce que tu connais un moyen de lister toutes les entreprises qui ont les labels ISR, finansol ou greenfin ?
Très bonne idée cette interview !
Article très à la pointe, clair et bien fourni avec toutes les infos requises pour investir en toute confiance. Super!
C’est vrai que ce n’est pas facile de choisir des entreprises qui suivent l’accord de Paris… Les labels sont trop large !
Est ce que tu connais un moyen de lister toutes les entreprises qui ont les labels ISR, finansol ou greenfin ?
Très bonne idée cette interview !